Boukhara

Tout comme Samarkand, Boukhara regorge de monuments à visiter. On note tout un tas de choses à voir. Finalement, on se laisse porter par le courant.

On commence notre visite de la ville par le Tchor Minor, quatre tours qui marquaient l’entrée d’une madrasa. Chaque tour symbolisait une ville : Termez, Denau, Kounia-Ourgentch et La Mecque. Petite surprise, il y a une balançoire juste à côté, ça rend la visite plus intéressante pour les enfants. Hanaé repère aussi un arbre chargé de kakis !

On reprend le camping-car pour rejoindre le centre de la ville. On se gare à côté du Liab-i-Khaouz. Au centre de la place, se trouve un gros bassin (vidé à cette époque de l’année) : le Khaouz Bazur (bassin de la contrainte). Une légende raconte qu’à son emplacement se trouvait la maison d’une femme juive. Cette dernière n’ayant pas l’intention de déménager, le vizir fit creuser un canal sous sa maison. Rongée par l’humidité, la maison finit par s’effondrer …

À côté du bassin, on s’arrête devant la statue de Khodja Nasreddin, personnage moitié sage, moitié fou, juché sur son âne. L’émir de Boukhara était un homme cruel et extrêmement avare. Un jour, alors qu’il était en train de se noyer, il promit la moitié de sa fortune à qui le sauverait. Cependant, il était tellement pingre qu’il mit des coups de bâton à quiconque s’approchait de lui. Nasreddin sortit une pièce de sa poche et la promit à l’émir à condition qu’il vienne la chercher. L’avarice de l’émir était telle qu’il réussit par miracle à rejoindre le bord. Nasreddin lui jeta la pièce et réclama la moitié de sa fortune étant donné qu’il l’avait sauvé. Nasreddin distribua la totalité de ses gains aux habitants le plus pauvres de Boukhara.

On traverse les trois coupoles marchandes : celle des juifs changeurs de monnaie (les Ouzbeks considérant ce métier comme porte malheur), celles des chapeliers et enfin celle des joailliers. Ces trois coupoles abritent désormais des marchands de souvenirs.

On passe devant le minaret Kalon. On prétend que la voix des muezzin,du haut de ce minaret, portait à plus de 8 kilomètres. Il avait en outre la fonction de tour d’observation le jour et de phare la nuit. On y allumait une bassine remplie d’huile et les caravanes arrivant du désert pouvaient ainsi se repérer.

On entre ensuite dans la mosquée Kalon dont les dimensions (130 mètres sur 80 mètres) répondent au nombre d’or. La cour intérieure est immense.

Enfin, on termine la journée par la madrasa Mir-i-Arab qui est toujours une école, apparemment de très bonne réputation.

Alors que l’on cherche un distributeur, nous rencontrons GrizzlyNBear (Leigh et Steph). Ils voyagent en 4*4 avec toile de tente sur le toit. Leigh est australien, Steph est française. Nous discutons un petit moment. Nous échangeons sur nos voyages respectifs.

Il faut à présent trouver du gaz et du diesel. Mission qui s’avère très compliquée. Les stations de gaz sont monnaie courante, mais l’embout de la pompe ne convient pas à notre adaptateur. Pour le diesel, on le savait en entrant en Ouzbékistan, il n’y en a pas beaucoup et les pompistes font gonfler les prix. Finalement, on trouve notre bonheur, mais il nous aura fallu 3 heures et 20 kilomètres (on a tourné en rond …).

Le lendemain, on commence par la mosquée Bolo-Kaouz. On cherche les stalactites de bois qui sont censée pendre du plafond. On traverse le long du bassin pour atteindre la forteresse de l’Emir, résidence des seigneurs de Boukhara.

C’est une colline artificielle de 20m de haut. Cette hauteur est due à l’empilement des ruines de palais de de citadelles détruits et reconstruits au même emplacement. Il ne reste plus grand chose de ces constructions. En septembre 1920, l’armée bolchevique tira au canon sur la citadelle. Un incendie se déclara alors que l’émir s’enfuyait. On dit qu’il pourrait l’avoir déclanché lui même avant de prendre la fuite. C’est un musée à présent. Il fait beau et nous n’avons pas tellement envie de nous enfermer. Alors on continue vers les prisons de l’émir.

Ces prisons tentaient de rivaliser avec l’enfer. Le vendredi on libérait certains prisonniers et leur famille ou les passants pouvaient leur apporter de la nourriture pour la semaine. Le puit noir, un puit de 6m, servait à laisser les condamnés se faire dévorer par les rats et tous les insectes les plus voraces de la création.

Sur ces bonnes choses, nous reprenons le camping-car pour aller visiter le mausolée d’Ismaïl Samani. Ce tombeau est peut-être le plus ancien mausolée d’Asie centrale. Il est conçu comme une représentation symbolique de l’univers : un cube aux quatre faces identiques. Les constructeurs ont utilisé la brique cuite, cimentée au jaune d’œuf et au lait de chamelle.

Nous continuons notre promenade dans le parc, ce qui nous mène aux anciennes fortifications de la ville, assez mal mises en valeur. Derrière, un autre monde s’ouvre à nous : grande avenue, parking payant, magasins, etc. Nous nous arrêtons faire quelques courses au marché. On se pose pour déguster quelques samsas dans un mini-resto. Il est temps de quitter Boukhara.

Contrairement à Samarkand, Boukhara fait beaucoup plus “authentique”, sans doute parce que les monuments n’ont pas encore été restaurés à outrance. On a bien plus apprécié !

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