Achgabat

Après avoir traversé le désert total, nous voilà à Achgabat la capitale du Turkménistan.

C’est un peu le choc. Nous arrivons par une belle avenue, toute droite, toute propre, blanche et dorée. Les quelques voitures qui passent à côté de nous sont étincelantes de propreté. Le camping-car, bien sale après notre passage sous la pluie Ouzbèke dénote un peu … Les pouilleux arrivent en ville !

Nous établissons notre bivouac sur le parking d’un hôtel. Nous avons résolument besoin d’une connexion Internet pour rattraper le retard sur le blog. Depuis le camping-car, nous captons le wifi d’un café. Une fois n’est pas coutume, nous décidons de boire un verre pour récupérer le mot de passe. Nous sommes très bien accueillis. Une serveuse sort des animaux à roulettes pour les enfants qui s’éclatent à faire des tours avec. On prend chacun un café et une eau gazeuse pour les enfants. La note est salée. C’est le tarif d’un café en France. Ça nous fait tout bizarre … On profite du début de soirée, tranquilles, posés. Les serveurs jouent avec les enfants. On peut discuter un peu entre adultes, ça fait du bien !

On hésitait à aller visiter une grotte avec un lac souterrain. Il est possible de s’y baigner. Mais c’est à cent kilomètres d’Achgabat et l’entrée est à 15$. On décide donc de rester visiter Achgabat.

En 1948, un tremblement de terre détruit Achgabat. La ville est aussitôt reconstruite. C’est après l’indépendance, lorsque Niavoz prend le pouvoir que commencent à pousser de gros bâtiments : palais présidentiel, hôtels de luxe, ministères et administrations, immeubles de standing pour loger les fonctionnaires. La majorité de ces bâtiments étant parés de marbre ! Tout ce qui sort de terre comporte des dizaines d’étages.

Bien entendu, pour construire tout ces nouveaux bâtiments, il a fallu faire de la place. C’est ainsi que beaucoup de maisons d’habitation ont été rasées. Les habitants perdant leur logement n’ont bien souvent pas obtenu de dédommagement pour retrouver un équivalent. Prenant la suite de Niavoz, Berdymoukhammedov a promis de reloger des personnes ayant perdu leur maisons. Mais le problème ne semble toujours pas réglé.

Niavoz a également tenté d’effacer des mémoires l’histoire de la ville en supprimant les noms des rues, remplacés par des numéros. Il a cependant garder les noms des rues portant son nom, celui de sa mère ou de son père.

Derrière les gros bâtiments, on aperçoit les faubourgs. De petites maisons toutes simples aux toits verts.

On commence par le parc de l’Indépendance, on ne sait pas si c’est parce que c’est l’hiver ou si c’est toujours le cas, mais c’est très triste. Complètement vide … On veut acheter un truc à manger, on a repéré un centre commercial. C’est très joli, clinquant, marbre et doré. Mais entièrement vide ! Il y a peu de boutiques. Le supermarché est fermé. On cherche un escalier pour explorer les étages, mais on ne trouve qu’un ascenseur. Pas mal pour la sécurité en cas d’incendie …

On continue notre chemin pour atteindre une place avec un livre géant. Une reproduction du Roukhnama, le livre écrit par Niazov. Tout turkmène qui de respecté doit connaître parfaitement les règles contenues dans ce livre. Ainsi, il sert de manuel scolaire. L’épreuve du permis de conduire contient des questions dont les réponses se trouvent dedans. Et pour finir, les fonctionnaires ont droit à un quizz chaque année à son propos. Bref, une référence ! Information non vérifiée, mais en août 2005, apparemment une fusée russe aurait courtoisement placé sur orbite un conteneur enfermant un exemplaire du Roukhnama.

On photographie le caribou devant puis on part vers le Memorial Park. Il s’agit d’un parc comprenant deux mémoriaux. Le premier est un hommage aux victimes du tremblement de terre de 1948. D’amplitude 9 sur l’échelle de Richter, ce tremblement de terre a rasé la ville et tué plus des deux tiers de sa population. Le monument représente un immense taureau qui tient entre ses cornes le globe terrestre. La terre est sans dessus-dessous, mais un enfant doré est assis au dessus des décombres. Une femme se fait aspirer par la fissure dans la terre. L’enfant, on le devine, c’est Niazov qui a survécu au tremblement de terre. La femme c’est sa mère qui, elle, a été tuée.

Le second est un mémorial de la guerre. Une flamme éternelle sous quatre énormes colonnes. Les enfants sont encore une fois fascinés par les soldats qui montent la garde dans leur boîte. Des militaires qui montent la garde, il y en a devant presque chaque bâtiment. C’est plutôt oppressant …

On voit pour visiter le musée. Il a l’air assez grand et bien fait. Mais à 10$ l’entrée, et vu l’heure tardive, on laisse tomber. Les enfants ont quand même droit à leur séance selfie avec les hôtesses d’accueil !

On termine notre visite de la ville par la mosquée Turkmenbashy. Turkmenbashy, c’est aussi le surnom que  s’était donné Niazov, “le guide de tous les turkmènes”. La mosquée est réputée pour être la plus grande d’Asie Centrale. Effectivement, elle est énorme et à l’image du reste de la ville : brillante. On trouve un militaire devant chaque porte. Je n’ose pas trop rentrer, mais le militaire devant la porte principale m’ouvre et m’invite à entrer. L’intérieur est grandiose. C’est un bâtiment complètement démesuré.

Nous rentrons à notre bivouac. Il est temps de ranger et nettoyer pour passer en Iran !

2 thoughts on “Achgabat

  1. Alors ce n’est pas un marché couvert mais derrière le musée. C’est une cuisine géante. Ce ne sont pas des gamelles mais des réchauds …

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