Samarkand

On a prévu de passer pas mal de temps à Samarkand et on a bien fait. Il y a beaucoup de choses à voir.

Samarkand a été une étape clé sur la route de la soie, attirant négociants et artisans. Elle a également été la capitale de l’Empire de Tamerlan en 1370. Il y a fait construire une nouvelle cité quasi mythique, épicentre économique et culturel de l’Asie centrale. Quand la capitale a été déplacée à Boukhara, Samarkand a été complètement abandonnée. La ville a été victime d’une série de tremblements de terre. Elle a été ressuscitée par les Russes, qui l’ont reliée à l’Empire russe par la ligne ferroviaire transcaspienne.

Nous avons commencé notre visite par le Gour Emir. C’est là que Tamerlan, deux de ses fils et deux de ses petits-fils ont été enterrés. Tamerlan s’était fait construire un simple mausolée à Chakhrisabz. Mais au moment de sa mort, la neige bloquant l’accès au col permettant d’atteindre Chakhrisabz, il a finalement été inhumé à Samarkand. Le mausolée est très modeste et coiffé d’une coupole bleue azur cannelée.

À la caisse, nous déchantons un peu. Les tarifs indiqués sont prohibitifs. Il y a un prix pour les locaux et un prix pour les étrangers. On avait déjà vu ça au Kirghizstan. Mais là c’est carrément honteux. Un Ouzbèke paye 1000 sums (soit environ 0,20€) alors qu’un étranger doit lâcher 22000 sums ! On n’avait pas prévu des tarifs aussi élevés quand on a calculé notre budget. Il va donc falloir que l’on fasse des choix dans nos visites …

Nous continuons notre visite par le marché. C’est l’heure du déjeuner et nous nous arrêtons dans un petit restaurant pour manger des samsas. Pour une fois, ils sont fourrés de légumes. Ça fait du bien de manger autre chose que de la viande bien grasse !

Depuis le marché, nous rejoignons la mosquée et le mausolée Bibi Khanoum. D’après la légende, Bibi Khanoum,  l’épouse chinoise de Tamerlan, a ordonné la construction de cette mosquée pendant une campagne de son époux pour lui en faire la surprise à son retour. L’architecte, tombé fou amoureux d’elle, n’a accepté de terminer le travail qu’à condition qu’elle lui accorde un baiser. Or le baiser a laissé une trace, et Tamerlan, la découvrant, a fait exécuter l’architecte et a décidé que les femmes devraient désormais porter le voile pour ne pas tenter les hommes ! On n’entre pas. Le prix du ticket nous en dissuade …

Hanaé a repéré des petits trains qui circulent le long d’une allée bien droite et bien propre. Ils vont vers le Registan. On cède, et on prend place dedans.

Le Registan, “place sablonneuse” en tadjik, était le centre marchand de Samarcande et un bazar occupait la place. La place est entourée de trois madrasas (école coranique). Les anciennes cellules des madrasas sont devenues des boutiques d’art et de souvenirs, ce qui gâche un peu le plaisir de la visite (on a un peu l’impression de payer un ticket d’entrée pour visiter des boutiques de souvenirs …).

Le lendemain, nous commençons par l’observatoire Oulough Begh. Oulough Begh était un poète et mathématicien, considéré comme le plus grand astronome de son temps. Il a écrit un catalogue astronomique où il recense plus de 1000 étoiles à une époque où les télescopes étaient alors inconnus. On visite le musée mais aussi la partie souterraine du sextant géant.

Nous nous dirigeons ensuite vers la mosquée Hazrat- Hizr. Juste à côté, on trouve le mausolée du premier président. Islam Karimov est mort en septembre 2016 après avoir régné 25 ans sur l’Ouzbékistan. Il aurait consommé trop d’alcool lors de la réception des athlètes Ouzbèkes revenus des JO. Victime d’un accident vasculaire cérébral, il décède le 2 septembre 2016. On tombe à l’heure de la prière. On se fait tout petits.

La mosquée est payante. On est en train de se demander si on la visite, quand on rencontre Raphaël et Armelle. Ils voyagent en stop depuis l’Inde où Raphaël a fait un stage. On discute un moment. Hanaé veut faire visiter le camping-car. On laisse donc de côté la mosquée. Après la visite du camping-car, on déjeune ensemble. On passe un très bon moment à discuter de nos voyages respectifs. Hanaé est très contente de pouvoir s’exprimer.

On doit retourner au camping-car, nos routes se séparent. Mais pas bien longtemps puisqu’on les revoit lors de notre visite de Chah-i-Zinda, la nécropole du Roi Vivant. Il s’agit d’une avenue de mausolées. En 2006, de nombreux travaux de restauration ont été entrepris, ainsi, la plupart des mosaïques, majoliques et éléments en terre cuite que l’on peut y voir aujourd’hui ne sont pas d’origine. Mais c’est le monument que l’on préfère. Ici pas de boutiques de souvenirs à outrance, on est dans un lieu de pèlerinage. Ça fait plaisir !

C’est notre troisième jour en Ouzbékistan, lui faut donc que l’on se fasse enregistrer. Nous dormons sur le parking d’un hôtel. Le gérant est très sympa. Il nous laisse accès à une chambre avec douches et toilettes. Ça fait plaisir de se laver à l’eau chaude !

Ce matin, nous partons à la recherche de la ville cachée. En effet, les coins touristiques sont beaux et propres. Volonté politique pour accueillir au mieux les touristes. Le long de la rue que nous avons traversée en petit train, se trouve un mur. Derrière le mur, la “vraie vie”, on y trouve des habitations, des gens “normaux”. Ça ne nous choque pas tellement. Mais on peut concevoir que pour les touristes qui arrivent en avion, ça étonne. Toujours est-il que l’on dégote un antiquaire bien sympathique. Il ne parle pas anglais, mais il est marrant. Il installe Hanaé à une petite table, lui sert des fruits et du pain. Il la laisse jouer avec une  petite machine à coudre. Je repère de jolis tissus brodés. Il m’explique que c’est beaucoup moins cher que dans les boutiques à touristes. Soit, mais c’est malheureusement encore trop cher pour nous. On se contente de deux jolies petites cuillères russes en bois. C’est un peu déçus que nous reprenons la route vers le camping-car.

Le temps de faire quelques courses, nous prenons la route vers la fabrique de papier à l’extérieur de la ville.

5 thoughts on “Samarkand

    1. Les monuments sont superbes et imposants. Nous avons juste été un peu déçu car le plaisir est gâché par le côté trop touristique. Le gouvernement a bien saisi la manne financière que cela peut représenter. Tout est un peu trop beau et trop propre et on sent que ce n’est pas très naturel. Toutes les boutiques (y compris sur le marché) gonflent leurs prix pour les étrangers. Et surtout, on sent qu’il n’y a plus de place pour les habitants modestes qui sont mis à l’écart de ce spectacle. Cela ne doit pas trop choquer quand on arrive en avion, mais en arrivant par la route à travers tous ces pays de l’ancienne URSS, c’est très perturbant.

  1. Alors pourquoi ce bleu partout? On raconte que c’est simplement que Tarmelant aimait cette couleur et qu’elle représente uniquement des choses bienveillantes (le ciel, la paix, dieu, etc…)

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