Dushanbe

La route entre Istarawshan et Dushanbe passe dans les montagnes Fan. C’est une épreuve. La route est sinueuse et les camions nombreux. Malheureusement, il pleut encore, alors la vue est complètement bouchée. Nous passons par le tunnel d’Anzob, renommé tunnel de la mort par les locaux : un tunnel long d’environ 5km, non ventilé, à moitié non éclairé, jamais fini … Il ne faut pas être claustrophobe ! La deuxième voie n’a jamais été terminée (faute de financement) et c’est donc à double sens que ce fait la traversée. C’est impressionnant et rapidement irrespirable dans le  camping-car mais ça passe. Par contre, on roule plus lentement que prévu et on se retrouve donc à finir la route de nuit. Pas terrible … Pour le bivouac, on tente d’abord un parking à côté d’un stade de foot. Le gardien refuse de nous laisser dormir là et nous conseille un hôtel. On se pose finalement à une station de bus. Le gardien accepte mais on doit se mettre juste à côté de la guérite. Parce qu’il veut nous avoir à l’œil ou parce qu’il veut prendre soin de nous ? On ne saura pas … en tout cas, la nuit se passe sans problème !

On a deux choses à faire en urgence à Dushanbe. Les visas turkmène et récupérer notre carte bancaire.

L’affaire des visas turkmène fera l’objet d’un autre billet de blog tellement c’est long. Pour la carte bancaire, j’ai été très bien reçue à l’ambassade de France. Une fois la carte récupérée, il faut tirer de l’argent. Et surtout, il faut trouver des dollars pour pouvoir payer les visas turkmènes … On fait le tour de la ville. On visite les plus beaux hôtels, mais impossible de trouver des dollars. Un peu d’espoir quand on me dit de revenir trois heures plus tard. Le distributeur de l’hôtel doit être rechargé.

On trouve un super parc à jeux à côté. Le “monsieur pipi” nous explique qu’on peut dormir sans crainte sur le parking. Il veille sur nous. Il fait aussi une prière pour les enfants. Mais nous devons reprendre notre quête de dollars. Cette nouvelle quête s’avère infructueuse. Il est tard, on se pose pour un bivouac à côté de l’ambassade du Turkménistan.

Le lendemain, pendant que Simon poireaute devant l’ambassade du Turkménistan, je fais la rencontre de Jamila. Elle habite dans la maison juste à côté de notre bivouac. Elle parle très bien anglais et m’invite à monter chez elle. Je lui promet d’accepter son invitation au retour de Simon.

Mais c’est sans compter sur le tour à la banque pour payer les visas. Quand elle voit que le camping-car a disparu, elle panique. Dès qu’on revient à notre bivouac, elle envoie sa sœur. Je lui redis que l’on montera dès que cette histoire de visas sera bouclée !

Dès que Simon revient dans le camping-car, nous montons voir Jamila. C’est d’abord sa fille, Parinosh, qui nous accueille dans l’appartement de sa sœur. Et quel appartement ! C’est immense, les plafonds sont très hauts et lumineux. Les enfants sont euphoriques !

Ensuite, on monte à l’étage, chez Jamila qui est en train de cuisiner pour nous. La table est remplie de victuailles. Et plus on mange, et plus la table de remplit ! Ça nous donne l’occasion d’échanger avec Jamila sur l’histoire du pays, sur la culture, etc. C’est très intéressant (et aussi succulent).

Nous voulons visiter le jardin botanique. Mais nous devons promettre de revenir dormir. Ce soir, on prend une vraie douche chaude et on dort dans un vrai lit !

À notre retour du jardin botanique, nous faisons la connaissance de Samir et Amir les deux jeunes fils de Jamila avec lesquels Hanaé a un peu de mal à jouer …

Bon, en fait, la douche c’est un peu un fiasco. Il y a un problème avec la pompe et l’eau n’arrive que par période. Je me retrouve donc couverte de mousse à attendre 15 minutes pour que l’eau revienne. Mais c’est quand même très agréable d’avoir de la place !

Le soir, nous mangeons une soupe russe. Une soupe rose, à la betterave. Un régal ! Nous finissons le repas sur une goutte de vodka tadjike.

Nous dormons tous les quatre dans la chambre de Parinosh. Son lit est plus grand que celui que l’on a à la maison. Le grand luxe !

Au réveil, nous avons droit à un petit-déjeuner de rois. Une soupe à base de lait et de kasha, une graine de sarrasin grillée que l’on trouve depuis la Russie.

Nous voulons visiter un peu la ville, Jamila nous libère, mais nous devons la retrouver dans l’après-midi pour manger au resto. Il pleut. Nous décidons donc de visiter le musée national. Il est immense et on y voit vraiment de tout. Ensuite, nous traversons le parc Rudaky pour aller visiter la bibliothèque. Nous passons devant le drapeau géant. Le bruit du vent dans le drapeau est impressionnant.

La bibliothèque est gigantesque. Le bâtiment est très beau de l’extérieur, mais par curiosité, nous poussons la porte. Nous avons alors droit à une visite guidée en anglais. Nous commençons par la partie des enfants, puis les livres en langue étrangère, et pour finir les livres pour les malvoyants. Nous ne visitons qu’une petite partie des neufs étages, mais c’est déjà très satisfaisant.

En sortant, Jamila nous appelle. Pas possible pour le resto, mais elle a acheté de quoi cuisiner un “Osh” à la maison et veut nous montrer comment on fait. On retourne donc chez elle pour faire un peu de cuisine.

Le Osh ou Plov est un plat typique de l’Asie Centrale. Il s’agit de riz pilaf aux légumes. Il existe différentes variantes. Avec ou sans viande. Nous cuisinons un Osh à la viande, au coings et aux œufs de caille. Le plat mijote un bon moment sur le feu. Normalement, ça doit cuire trois heures. Mais nous avons droit à une version accélérée !

Une bonne heure après, nous goûtons un véritable Osh accompagné de sa salade de tomates et oignons. Un régal.

Au moment de partir, bien entendu, Jamila ne souhaite pas nous laisser dormir dans le camping-car. Nous dormons de nouveau chez elle.


Le lendemain, nouvelle soupe au petit-déjeuner. Cette fois c’est plus une bouillie à base de semoule de blé. Très bon. Jamila souhaite nous accompagner au bazar. En fait, c’est elle qui va nous faire les courses pour les jours à venir. Nous repartons avec tout un tas de denrées toutes plus appétissantes les unes que les autres. Elle nous laisse également une bonne bouteille de vodka. J’ai aussi droit à du tissu pour me faire coudre une robe typique et un foulard.

Nous visitons le Kokhi Navruz. C’est un grand complexe de loisirs : cinéma, billard, karting, etc. Le bâtiment est démesuré et tout neuf, comme beaucoup d’autres à Dushanbe.

Nous prenons ensuite la route vers le sud, en espérant trouver un peu de soleil ! Ce soir, c’est atelier sculpture sur citrouille dans le camping-car (pour fêter Halloween !)

10 thoughts on “Dushanbe

  1. Qué de rencontres incroyables… Je n’avais pas eu le temps de vous lire depuis longtemps, et comme je suis en vacances, je rattrape le temps perdu… J’espère que vous resterez en contact avec certaines de ces personnes rencontrées, et qu’ éventuellement vous pourrez leur rendre la pareille !

    1. Malheureusement, j’ai grand peur que ce ne soit que des rencontres éphémères. Nous restons en contact avec des voyageurs que nous rencontrons, mais assez peu avec des « locaux »

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