Tash-Rabat

Le lac Chatyr-Kol nécessite un permis spécial pour y accéder étant  donné qu’il est en zone frontalière. Nous ne l’avons pas (il faut compter environ 500 soms par personne). Par contre, depuis Tash-Rabat, il est possible de monter jusqu’à un col pour avoir une jolie vue sur le lac. Mais en famille c’est un peu long et surtout, il y a pas mal de dénivelé. Nous décidons donc d’y aller à cheval !

Nous passons la nuit près d’un camp de yourtes à Tash-Rabat. Nous sommes en altitude, impossible de se passer de chauffage pour la nuit. Départ prevu pour 9h le lendemain matin, une fois toutes les affaires prêtes, on se dépêche d’aller au lit … (et puis il fait meilleur sous la couette surtout !)

Nous attendons le guide un moment tout en discutant avec la dame qui tient le camp. Elle nous répète plusieurs fois qu’il va faire très froid là-haut. Bah oui, on monte à 4000m, mais on s’est aussi habillés chaudement ! Au moment de monter en selle, je charge Mathis dans le porte-bébé. C’est là qu’elle me propose de le garder avec elle : “on pourra lui donner du lait si vous voulez !”. C’est gentil, mais je préfère le garder avec moi. Lorsqu’on part, elle me demande si nous avons une écharpe pour Mathis. Elle insiste : “vous allez vraiment avoir froid !”. Du coup, elle me fait douter. Mais c’est trop tard, on part.

On ne peut pas dire que nos chevaux soient de première fraîcheur. On a vaguement l’impression qu’ils vont s’endormir en marchant ! Il ne fait effectivement pas très chaud. Nous longeons la rivière, elle est gelée par endroits. Au moment de traverser, mon cheval refuse purement et simplement d’y aller. Alors le guide prend la longe et va le tirer tout au long de la ballade. Je commence à avoir froid aux mains. Je m’inquiète pour Mathis qui s’est tout simplement endormi dans le porte-bébé. On fait une petite halte, Simon a perdu la GoPro ! Il revient un peu sur ses pas et la retrouve. On rajoute mon coupe-vent en guise de couverture à Mathis.

Après avoir longé la rivière dans les cailloux, on monte un peu et on se retrouve dans une pente herbeuse. Le soleil tape, il nous réchauffe. Puis nous montons dans un pierrier. La peur du froid pour Mathis fait alors place à la peur de la chute dans ma tête de maman. Et si jamais je tombe là-dedans, entraînant Mathis avec moi ?

Mais non, tout va bien. Nous arrivons alors à la partie neigeuse. C’est là que Mathis montre son mécontentement. Il en a marre ! Il hurle, rien ne le calme. Nous nous arrêtons donc un instant. On lui donne à boire et à manger. Il joue un peu dans la neige avec Hanaé. Ça nous fait aussi du bien de nous dégourdir les jambes !

Le col n’est plus très loin maintenant. Nous remontons à cheval. Mais voilà, mon cheval ne veut plus suivre celui du guide. Il s’enfonce dans la neige et refuse d’avancer. Le guide insiste. Il lui donne des coups de cravache. J’ai vraiment peur qu’il ne se mette à ruer et qu’il m’envoie valser. Celui de Simon commence à monter mais s’arrête aussi net. Aucun de deux chevaux ne veut monter. On fait donc signe au guide que ce n’est pas grave, qu’on peut redescendre. Il nous fait effectivement redescendre un peu, mais c’est pour tenter un autre chemin. Ce n’est pas mieux !

Tant pis, nous ne verrons pas le lac Chatyr-Kol. Nous sommes un peu frustrés, mais vu qu’aucun des chevaux ne veut monter, inutile d’insister …

La descente semble interminable. Le soleil tape sérieusement, il faut donc nous découvrir. Moi qui avais peur que Mathis n’ait trop froid …

Nous arrivons au camp après environ six heures de cheval. Assez éprouvant pour les genoux, les fesses et le dos. Quand je descends, je n’arrive même plus à marcher ! Et je suis bien contente de me “débarrasser” du porte-bébé.

Nous sommes tous ravis de cette journée. Même si nous ne sommes pas allés jusqu’au col exactement, les paysages sont superbes. Aller à cheval dans la neige c’est une bonne expérience. Un très bon souvenir pour nous tous.

Après nous être dégourdi les jambes, nous partons visiter le caravansérail. Tash Rabat signifie “forteresse de pierre” en Kirghize. Tash Rabat daterait du 15e siècle et aurait été un lieu de halte et de passage pour les commerçants et voyageurs de la Route de la soie. De nombreuses légendes viennent alimenter les origines de sa construction, dont celle où un roi aurait mis à l’épreuve ses deux fils pour définir qui serait l’héritier du trône. L’aîné démontra son souci pour son peuple, alors que le cadet, plus ambitieux, éleva une armée et fit construire des forteresses, dont Tash Rabat.

Il est encore en bon état. Nous pouvons ainsi voir les différentes “chambres” ainsi que la pièce centrale qui servait de pièce à vivre. Il est possible de monter au dessus pour observer les puits de lumière qui servaient à éclairer les chambres.

Nous sommes un peu déçus. La visite est payante (100 soms par personne), on s’attendait du coup à quelques panneaux explicatifs ou illustrations montrant comment c’était à l’époque …

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